La CCIP, qui publie chaque année le bilan d’activité des 20 principaux centres d’expositions et de congrès de Paris Île-de-France a pour la première fois réalisé une analyse historique et économique des vingt dernières années de l’activité salons.L’objectif de cette étude dynamique était de faire ressortir les tendances de long terme du secteur mais également les corrélations avec les principaux indicateurs économiques français (investissements, consommation, importations…).
Rappelons l’importance des foires et salons en Ile-de-France : le secteur génère en effet chaque année dans la région plus de 4 milliards d’euros de retombées économiques (soit 68 % du total des retombées du secteur sur l’ensemble de la France) et plus de 64 000 emplois temps plein. L’étude montre ainsi que les foires et salons constituent un véritable reflet de l’évolution des indicateurs macroéconomiques français en suivant ou en anticipant les phases de ralentissement et/ou de reprise de la croissance française.
Que révèle également cette étude ? De 1995 à 2007, le nombre de salons a régulièrement augmenté passant de 334 évènements à 443 avant de fléchir sur les deux dernières années en raison de la crise économique de 2008 pour s’établir à 395 manifestions en 2010 (soit une hausse de 18 % par rapport à 1995).
Cette évolution est le résultat de deux tendances distinctes selon le type de salons. En effet, l’offre de salons grand public a fortement progressé depuis 1995 (+ 64 %) tandis que dans le même temps le nombre de manifestations professionnelles baissait de 6 %. On constate ainsi une forte augmentation du nombre de salons dans les domaines des loisirs et de la santé tandis que la part des salons liés à l’industrie s’est érodée d'année en année pour passer de 24 % à 7 % entre 1995 et 2010.
La CCIP constate ainsi que la désindustrialisation et tertiarisation de l'économie se traduisent également dans le secteur des salons. Cette tendance confirme que le segment des salons grand public, dont l'évolution est corrélée à la consommation des ménages, est le moteur principal de la croissance de l’ensemble du secteur des salons depuis près de 20 ans.
Le nombre des entreprises exposantes ou des visiteurs, nationaux ou internationaux a suivi l'évolution des cycles de croissance économiques observés sur les deux dernières décennies.
En outre, le nombre d'exposants présents sur les salons franciliens suit le cycle de l’investissement des entreprises françaises, avec un décalage d’un an sur les années 90, puis de manière concomitante à partir de 2002.
La clientèle internationale se concentre en 2010 principalement sur les salons professionnels internationaux appartenant à des secteurs d'activité ou le savoir-faire français est reconnu : mode-design, alimentation, santé-beauté et industrie de la défense.
Enfin, l’exportation des salons français à l’étranger est un des enjeux de demain pour l'économie nationale et francilienne. Plus les salons phares français seront dupliqués à l'étranger, plus les entreprises hexagonales pourront proposer leur savoir-faire à l'étranger. La France a dans ce domaine pris un certain retard par rapport à son voisin et concurrent allemand. En effet, près d'un salon allemand international sur trois est reproduit à l'étranger alors que l'Île-de-France n'en duplique qu'un sur dix.
- Retrouvez l'étude « Analyse historique & économique des salons franciliens 1990-2010 »
- Ainsi que Enjeux Île-de-France n° 144 de février 2012 du CROCIS « Les salons franciliens : un reflet de l'activité économique française »
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