Vega + UCIA = Capitole + Millesium ?

Vega, prestataire spécialisé dans la gestion d'équipements sportifs et de spectacle, gère officiellement le Millesium d'Epernay depuis le 1er janvier. Associé à l'Union commerciale, industrielle et artisanale (UCIA) de Châlons-en-Champagne, la société parisienne devrait aussi cette année récupérer la gestion du futur Capitole en Champagne. Et si l'UCIA débarquait aussi à Epernay...
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Vega et l'UCIA se sont associées cet automne pour présenter un projet commun afin de répondre à l'appel d'offre lancé par la communauté d'agglomération de Châlons. L'enjeu : la délégation de service public pour la gestion du Capitole en Champagne. Vega qui gère déjà 18 équipements répartis sur l'ensemble du territoire français, possède le savoir-faire pour commercialiser, promouvoir et valoriser des salles de spectacle et des équipements sportifs à tous les niveaux, s'occupe de la gestion financière, technique et administrative et cherche à intégrer les équipements dans les politiques sociale et d'animation des propriétaires, le plus souvent des villes ou des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). De son côté, l'UCIA de Châlons possède une expérience riche en organisation de salons et de foires. Et le succès de la Foire de Châlons, son principal évènement, n'est plus à prouver.
Pour Châlons, l'offre Vega/UCIA étant la seule parvenue au conseil communautaire, les discussions technique et juridique ont déjà commencé, mais comme le rappelait Bruno Forget, directeur général de l'UCIA dans nos colonnes il y a quelques semaines, « rien n'est encore fait. » Cela dit, Vega et l'UCIA, seuls participants, sont en position de force.

Le président de Vega confirme

Et... l'idée a germé et la contagion fait son chemin. Et si ce mariage évident s'occupait également du Millesium d'Epernay ? Les premières années d'existence de la salle sparnacienne sont surtout marquées par l'échec de plusieurs évènements en terme d'affluence, le manque de communication évident et surtout l'affaire de détournements de fonds publics actuellement entre les mains du tribunal correctionnel de Châlons (ndlr : l'audience de décembre dans cette affaire a été reportée au 26 janvier pour une audience relais concernant l'ouverture des scellés et au 22 juin pour l'audience principale). Les compétences de Vega, déjà dans la piste, associées à celles de l'UCIA, pourraient enfin mettre un terme à la mauvaise image du Millesium. Et aussi tuer dans l'oeuf un problème dont on commence sérieusement à parler, la concurrence entre le Millesium et le futur Capitole.

Bonnet blanc et blanc bonnet

On a beau dire, du côté de Châlons que le public visé est plus tourné vers l'Est et le Millesium, plutôt vers l'Ouest, rappeler que les deux salles n'ont pas une jauge comparable (3.000 places assises, 12.000 en tout à Châlons, contre 6.000 à Epernay), soyons réalistes, ces deux salles sont proches, de tous points de vue.
Un concert d'une vedette français capable d'attirer 5.000 personnes, on le fait où, quand on a le choix entre deux équipements distants d'une trentaine de kilomètres ? Si le gestionnaire des deux lieux est le même, on peut aisément imaginer qu'il ne se tirera pas une balle dans le pied. Il gèrera en bonne intelligence le Millesium et le Capitole pour que les deux fonctionnent de façon optimale.
À Vega, le président directeur général, Emmanuel de Lannurien, confirme : « Oui, nous envisageons ce rapprochement. Reste à voir comment monter ce projet vis-à-vis du délégant, la Communauté de communes d'Epernay, puisque c'est Vega, seul, qui a obtenu le marché. Nous verrons comment faire, parce que nous souhaitons créer des stratégies d'alliance plutôt que d'entretenir de la concurrence. Votre région, la Champagne, est un espace magnifique à travailler. Et le Millesium, comme le futur Capitole, sont des équipements magnifiques à travailler. Notre objectif, c'est de faire rayonner les deux lieux à l'échelle nationale et internationale et pas les voir se battre sur un marché local. » Est-ce que le projet Vega/UCIA à Epernay est conditionné à l'obtention de la délégation à Châlons ? Réponse du président de Vega : « Pas forcément. C'est évident que ce serait mieux, pour “vendre” ensemble un département, une région. »

Laurent Madeline est séduit par l'idée

À la Communauté de communes Epernay Pays de Champagne, propriétaire du Millesium, l'idée de voir arriver l'UCIA aux côtés de Vega ravit le président, Laurent Madeline : « Oui, ça m'intéresse que ça se passe ainsi, c'est constructif, ça peut avoir un effet positif. Le savoir-faire de l'UCIA n'est plus à démontrer, celui de Vega non plus. L'idée, je suppose, serait que l'UCIA devienne associée de Vega pour la gestion du Millesium. De notre côté, il faut que Vega garde la main, bien sûr, puisqu'ils sont les délégataires de service public, mais si tout le monde marche main dans la main, c'est parfait. »