Pierre-Yves Protais, vous êtes arrivé à Troyes il y a quelques jours, quelles ont été vos premières prises de contact ?
« J'ai déjà rencontré des personnes de la Ville, du Grand Troyes, des chambres consulaires, ainsi que différents partenaires économiques, mais j'ai encore du monde à connaître ! Je souhaite évidemment m'intégrer au mieux dans le tissu local. La cérémonie des vœux sera l'occasion de me présenter. Plus on rencontre de monde, plus les idées foisonnent. »
Les élus locaux et la population attendent une nouvelle dynamique de votre part. Quelle politique comptez-vous mener ?
« Mon objectif est de proposer d'avantage d'animations, d'événements d'envergure, de salons, de colloques qui puissent à la fois intéresser la population auboise et le monde économique. Le parc des expos doit devenir un réel vecteur de l'économie locale. Je suis ouvert à toute forme de partenariat. »
GL Events ne jouit pas d'une image très reluisante, comment y remédier ?
« Pour réussir, il faut de l'humilité, rester humble. Peut-être que mon prédécesseur ne l'était pas assez. »
Vous ne mâchez pas vos mots…
« Vous savez, Maria Posth est arrivée, au départ, pour réceptionner le parc des expositions, gérer l'aspect technique, mettre aux normes la structure. Je suis davantage un homme de marketing, j'ai de l'expérience dans la création et le développement de salons, à Paris notamment. Je crois qu'il y a eu un manque évident de dialogue et de communication avec les différents partenaires. En tout cas, sachez que je n'arrive pas avec mes gros sabots. »
Les Foires de Champagne ont tourné au fiasco en 2010, vers quelle formule se dirige-t-on cette année ?
« Comme pour le reste, nous allons revenir aux fondamentaux. On repart sur une formule à dix jours et deux week-ends, avec un pays invité qui sera le Maroc. Le monde agricole et celui de l'artisanat vont être associés, on reprend les recettes qui ont fonctionné. »
Et les concerts ?
« Il n'y aura pas de concert pendant les foires à 35 € l'entrée, c'est impensable ! Je sais que les Troyens réclament un retour aux manifestations populaires. »
Les exposants s'étaient révoltés contre cette nouvelle formule et l'augmentation des tarifs, un professionnel a même été évincé. Qu'en sera-t-il cette année ?
« Les tarifs restent les mêmes que l'an passé, mais la durée des Foires est plus longue et avec davantage d'animations. On remet tout à plat, les exposants sont remobilisés, personne n'est écarté, tout se passera bien. »
Le national de pétanque et le championnat de France de gymnastique ont été annulés à cause du prix de location trop élevé. On promettait pourtant de grands
événements sportifs…
« Il faut savoir qu'auparavant, les associations étaient fortement subventionnées, nous ne le sommes pas ! Je suis à leur écoute, on peut discuter des budgets sans problème, ma porte est grande ouverte. Nous réfléchissons à l'organisation d'événements sportifs d'importance. »
Des congrès étaient également attendus ?
« Je ne suis pas convaincu que le Cube soit vraiment approprié, d'autant que le conseil général va avoir son auditorium. Nous devons entrer dans un cercle vertueux qui corresponde aux réels besoins économiques locaux. Je mise beaucoup sur le tourisme d'affaires, qui fera marcher les hôteliers, les restaurateurs etc. De nouveaux concepts seront essayés, et cela dès 2011. Nous sommes en discussion. »
Concernant l'offre culturelle, plusieurs concerts ont été annulés et la salle paraît souvent bien vide. Le Cube est-il vraiment adapté à une petite ville comme Troyes ?
« C'est sûr qu'une salle à moitié pleine est dommageable. On sait bien qu'on ne peut pas faire venir Indochine ou Mathieu Chedid tous les mois, nous ne sommes pas producteurs. Certains spectacles ne sont peut-être aussi pas forcément adaptés au Cube, mais on est obligé de les accepter, au risque qu'ils soient annulés si la billetterie ne marche pas. Lorsqu'une société de production nous réserve une date, si on refuse, elles ne sont pas près de refaire appel à nous. Il faut trouver la bonne mesure, mais il est évident que le Cube n'est pas la meilleure solution pour des spectacles de 1 000 spectateurs. Il y a d'autres salles à Troyes. »
Les tarifs sont souvent jugés élevés…
« Je suis conscient qu'à Troyes, le pouvoir d'achat est inférieur à la moyenne nationale, et que le chômage est supérieur. Ce ne sont pas nous qui fixons les prix, mais les sociétés de production. »
Les Nuits de Champagne semblent aussi en difficulté face aux coûts de location ?
« On doit se voir prochainement pour la programmation 2011, je n'ai pas d'éléments à ce sujet. »
Les Foires de mars débutent fin février, est-ce une gêne pour vous ?
« Oui, forcément, on sait qu'au mois de mars, on ne peut rien faire. ça fait partie des accords qui avaient été passés. »
La Ville vous louera-t-elle encore l'esplanade ?
« Oui. »
2010 a été déficitaire, qu'attendez-vous pour 2011 ?
« Nous avons plus de 35 sites comme Troyes à travers le monde, mais il n'y a qu'ici qu'on perd de l'argent. Des risques ont été pris l'an passé, notamment lors des Foires de Champagne, il faut oublier le passé. Je suis optimiste pour l'avenir, car cette ville a du potentiel. Et faire du profit tout en satisfaisant les Troyens est loin d'être incompatible. Je suis confiant.
»
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