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samedi 13 février 2010

Congrès internationaux : Paris veut préserver sa place









Paris occupe une position de force pour les manifestations de dimension internationale. Les opérateurs chassent en meute pour faire face à une vive concurrence.

Cette année, l'Office du tourisme et des congrès de Paris courtisera, lors du Salon Bedouk dédié au tourisme d'affaires, les 3 et 4 février à la Porte de Versailles, 160 acheteurs invités venus du monde entier, en leur faisant repérer des lieux d'accueil de congrès. Fin janvier, il participait à Washington au « workshop » « Meet Europe 2010 » organisé par le réseau European Cities Marketing.
Une manière de partir à la conquête des comités internationaux des associations établis dans la capitale américaine, qui décident des grands congrès.
L'objectif de cette prospection ? Attirer les quelque 200 manifestations internationales de plus de 1.000 participants tournant chaque année en Europe ou entre les continents. En ligne de mire : Bruxelles et Genève, avec leurs sièges européens d'associations.
L'enjeu est de taille pour l'Ile-de-France : les retombées économiques pour les congrès et Salons se situent entre 4,5 et 5 milliards d'euros par an. Avec un budget quotidien moyen de 321 euros, dont 80 % consacrés à l'hébergement, les congressistes dépensent deux fois plus que les touristes. «  Depuis vingt ans, Paris se situe dans le tiercé des capitales recevant le plus de congrès internationaux », rappelle Renaud Hamaide, directeur général de Viparis, fédérant les dix principaux sites d'accueil.
S'inspirant des jeux Olympiques, la bagarre marketing est longue et serrée. Un congrès international se gagne en effet sur une période de deux à dix ans. Il s'agit de faire preuve d'attractivité, à la fois grâce à son image de marque culturelle et à sa stratégie d'offre.
Dans la compétition internationale, les opérateurs privés et publics français chassent en meute. « Quinze groupes hôteliers viennent de s'engager dans une charte sur des prix lisibles et prévisibles sur plusieurs années à l'avance pour les réservations d'au moins 1.000 chambres », souligne Christian Sautter, adjoint au maire de Paris, chargé du développement économique et de l'attractivité internationale. En outre, la capacité hôtelière de Paris progressera de 7.000 chambres d'ici à 2020.

Une ville chère

En attendant, la capitale tricolore recevra en août 2011 la plus grande manifestation de son histoire : le congrès européen de cardiologie prévu à Paris Nord Villepinte. Les 30.000 participants de 125 nationalités devraient générer 90 millions d'euros de retombées économiques. Mais, pour ce congrès signé avant la mise en place de la charte des hôtels, Paris apparaît encore chère. «  Les hôtels parisiens affichent des tarifs plus élevés que Barcelone, Munich, Vienne, où nous avons déjà tenu notre congrès européen, regrette Isabel Bardinet, directeur général de la Société européenne de cardiologie, association scientifique chargée de ce grand rendez-vous. Or les standards des chambres françaises ne valent pas ceux de la concurrence européenne. » A Paris, il faut se contenter de 14 m 2 dans un trois-étoiles, contre 16 à 24 m 2 dans un hôtel équivalent de Barcelone, par exemple. Le risque ? Que les grands congrès ne reviennent plus à Paris.
Une position de leader n'est jamais acquise. D'autant que, pour gagner des manifestations, des villes comme Berlin, Munich, Stuttgart, Hanovre ou Barcelone mènent des politiques marketing musclées, offrant même des mètres carrés d'exposition, voire l'hébergement des organisateurs. « Alors que Singapour et Shanghai ont déjà émergé dans le paysage des destinations de grands congrès, d'autres pointent à l'horizon : Rio, Delhi ou Bombay, et surtout Macao », avertit Frédéric Bedin, à la tête de l'agence Le Public Système.
Paris a besoin d'une offre globale incluant les lieux d'accueil, l'hébergement et le transport. « Pour faire face à la concurrence étrangère, il faut accentuer nos actions de lobbying, en faisant siéger des chercheurs français dans les instances internationales des bureaux des grandes associations décidant des congrès », recommande Philippe Augier, président de France Congrès et auteur du rapport intitulé « Pour une politique gagnante des grands événements ». Cette activité à contre-cycle nécessite donc une bataille permanente.
SOURCE ARTICLE - MARTINE DENOUNE, Les Echos

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