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lundi 18 septembre 2017

SPACE Rennes : 1447 exposants pour la vitrine de l’agriculture productiviste française

Plus de 100.000 visiteurs dont 12.000 étrangers (notamment issus de Chine, Ukraine, Russie et pays d’Afrique et du Maghreb), 1447 exposants dont 490 étrangers, plus de 140 nouveaux cette année, le SPACE est un salon agricole impressionnant par son ampleur.

Cette année encore à Rennes, c’est un franc succès, non dénué cependant de bémols alors que l’agriculture oscille entre inquiétude pour son avenir et nécessité du progrès technologique.
Contrairement à l’année dernière, il y a moins de russes – la Russie a maintenant aussi une industrie agro-technologique, en plein essor, qui suffit à bien des nécessités du marché intérieur. Mais il y a des délégations des pays africains, du Maghreb, de Chine. Dans les allées, on trouve aussi des fabricants chinois, polonais, allemands, hollandais, danois… mais aussi des PME bretonnes dynamiques.
«Hanovre a le plus grand salon mondial de l’élevage avec Euro Tier », lâche Dimitri, qui court les grands salons agricoles du monde entier pour le compte de son entreprise en Russie. «Mais ici à Rennes, le SPACE, c’est le salon le plus important de France et le plus professionnel à mon avis. J’essaie de venir chaque année ».
Pendant le SPACE, la ville de Rennes est encore plus embouteillée que d’habitude et la capacité hôtelière se révèle complètement insuffisante. L’imbroglio logistique lié au manque de planification et à l’étalement des chantiers multiples qui défigurent le chef-lieu d’Ille-et-Vilaine se révèle avec toute sa force, plombant les horaires des navettes qui relient la gare – enfin le Trou de la gare – et la SPACE. Au mieux, il faut une grosse demi-heure pour faire les cinq kilomètres. Au pire, près d’une heure vingt.

Au sein du SPACE, toutes les facettes du monde agricole sont représentées, et nombre de métiers, offrant au grand public une intéressante vue en coupe de l’agro-industrie en France et de son importance dans le tissu économique national et régional. De la conception 3D à la fabrication de machines, de la chaudronnerie au couvage des oeufs, du pis de la vache à la maîtrise d’oeuvre en bâtiments agricoles, de la conception de matériaux nouveaux aux robots de traite, l’agro-industrie est un monde.
Le SPACE est aussi le lieu d’expression d’inquiétudes agricoles. Visibles sur le stand des organisations de productions cunicoles, la filière étant en grande crise . Mais aussi à côté de celui des filières avicoles.



« Nous en avons assez du bashing systématique des paysans qui sont dans l’agriculture conventionnelle », confie un éleveur avicole des Côtes d’Armor. « On n’a jamais autant respecté la réglementation que maintenant, les élevages français sont à la pointe de la technologie, et ils nourrissent les français… ce que le bio ne pourra jamais faire. Ce serait bien que les médias reviennent à plus de raisons et arrêtent de dénigrer systématiquement l’agriculture conventionnelle, productiviste… dont c’est effectivement l’objectif de produire pour nourrir les gens ».



Michel, qui produit des poules pondeuses dans le centre-Bretagne, revient sur les vidéos de l’association L214. « Quand on voit un élevage avec des bâtiments dégueulasses, des cages pas nettoyées, des toiles d’araignées qui pendent etc. il faut se dire déjà que c’est ultra-marginal, et que si l’éleveur n’est pas mort, c’est qu’il va mourir ou fermer. Sale, ça veut dire qu’il y a de la mortalité, du rebut à l’abattoir, des maladies, et c’est donc moins, moins, moins sur le résultat. Ce n’est déjà pas facile, mais avoir un élevage insalubre, c’est la mort de l’exploitation à court terme ».

Le SPACE est surtout la vitrine de l’agriculture productiviste française; les grands – le groupe Avril, LDC, Sanders ou encore Doux y tiennent quartier, aux côtés de TPE perdues dans les monts d’Arrée ou au fin fond de l’Ardèche. A cela s’ajoute toute une ferme, vaches Salers, Limousines ou Charolaises, boeufs reproducteurs et autres génisses qui font l’objet de concours puis sont vendues aux enchères.

En 2017, 13 races bovines et 10 races ovines et caprines sont représentées. Certaines partent très loin. « J’en ai vendu au Kazakhstan, en Russie, en Afrique », nous confie un naisseur vendéen (Gaec Godet-Retailleau), aux côtés de son taureau Macallan. Ses taureaux disposent d’une généalogie qui remonte sur plusieurs générations et permettent de sélectionner les animaux porteurs des meilleures qualités. Nombre de pays étrangers se sont lancés depuis des années dans une politique systématique d’amélioration de leurs animaux d’élevage. Sans l’excellence française, pour beaucoup, cela aurait été impossible.

Louis-Benoît Greffe

Crédit photo : BREIZH-INFO.COM
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