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mercredi 27 avril 2016

Lifting géant pour le Parc des Expositions - Porte de Versailles

Créé pour la Foire de Paris, qui s’ouvre vendredi, le Parc vieillissant est entre les mains des stars de l’architecture pour dix ans de travaux. Viparis investit 500 millions d’euros.
Ironie de l’histoire. Alors que la Foire de Paris attire de moins en moins de visiteurs, le Parc des Expositions, créé pour l’accueillir voici quatre-vingt dix ans, affiche une belle santé et s’apprête même à « pousser les murs ». 

Le site de la Porte de Versailles, qui accueille 7,5 millions de visiteurs annuels, est en travaux depuis un an, et ce pour neuf années encore. Un chantier gigantesque – 500 millions d’investissements – et prestigieux, puisque les sept halls seront rénovés par des grands noms de l’architecture : Jean Nouvel, Christian de Portzamparc, Dominique Perrault et le cabinet Valode & Pistre. L’objectif est ambitieux : créer une « exposition universelle permanente », un site moderne confortant la place de leader de Paris dans l'accueil des congrès internationaux et disposant d’une offre assez complète pour tenir à distance ses concurrents européens et asiatiques. « Nous ­n’avions pas d’infrastructures pour accueillir les très grands congrès de 10.000 à 30.000 personnes », constate Michel Dessolain, le directeur général de Viparis, structure conjointe de la CCI et d’Unibail, qui gère entre autres lieux le Palais des Congrès, Villepinte, et le Parc des Expositions. 

Pour se positionner sur ces congrès XXL, notamment médicaux, le Parc des Expositions se dote d’un centre des congrès de 5.200 places, le Paris Convention Center, qui se veut « la salle plénière la plus importante d’Europe ». Imaginé par les architectes Valode & Pistre à l’intérieur du pavillon 7, l’espace, lumineux et modulable, doit permette à Paris de devenir « l’une des capitales mondiales des ­confex », ces événements hybrides, mi-conférence mi-expositions, prisés des congressistes.

Le « rooftop » du Mama Shelter
Cette première phase de travaux, qui ­comprend aussi la refonte de l’allée centrale, sera achevée fin 2017. Tout comme les deux hôtels qui prendront place le long du site, un quatre étoiles – dont l’exploitant n’est pas encore connu –, et un Mama Shelter, établissement du groupe AccorHotels, sur lequel Viparis fonde de grands espoirs. Ce Mama Shelter, conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, sera doté de 205 chambres et d’un « rooftop » surplombant Paris et le périphérique. Viparis n’exclut pas la venue d’autres hôtels. Des restaurants sont également prévus, et l’un d’eux sera confié au chef étoilé Guy Martin. « Ce seront des lieux de vie, d’attraction : cela était nécessaire car le parc est trop refermé sur lui-même, déplore Michel Dessolain. Le Parc va s’ouvrir davantage à la ville. Il s’adressera autant à nos visiteurs qu’aux Parisiens. »
La deuxième phase permettra de remodeler les six autres pavillons, tant pour leur redonner de l’allure que pour rationnaliser l’exploitation en jouant sur les espaces modulables. Le chantier n’est donc pas près de se terminer. D’autant que les interruptions sont fréquentes. « Nous devons mener de front les travaux et l’accueil de nos manifestations, sans impact pour nos visiteurs. Il faut jongler avec les plannings et les priorités de chacun, interrompre parfois des travaux bruyants, reboucher... Si nous n’avions pas travaillé en site occupé, cela aurait pris trois ans et non dix », reconnaît Michel Dessolain. Reste une épine : la Tour Triangle , cette tour de bureaux et d’équipements, qui doit prendre place dans le parc, dont l’opposition municipale et certains riverains ne veulent pas, et dont ils ont fait un symbole politique. « Nous sommes favorables à la refonte du Parc des Expositions, mais la Tour Triangle n’y a pas sa place. C’est un échange de bons procédés entre la Mairie de Paris et Unibail, qui finance les Halles et le Parc des Expositions », assure le député LR Jean-François Lamour. Le terrain du Parc appartient à la Ville de Paris, qui l’a concédé à Viparis, et a même renouvelé le bail de manière anticipée en contrepartie des financement des travaux. La Tour Triangle est un signal, rétorque Viparis, qui préfère concentrer ses efforts sur la manière de rentabiliser ses investissements. D’ores et déjà, quatre ­congrès ont été signés pour 2018, dont deux grands rendez-vous médicaux qui accueilleront respectivement 11.000 et 8.000 participants.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-des-marches-publics/021845135145-lifting-geant-pour-le-parc-des-expositions-1217771.php?z0LO1sz1IEWMQBGB.99

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