La France dispose de plus de 200 sites dédiés aux congrès et aux événements. Une offre diversifiée qui couvre toutes les demandes et fait de l’Hexagone une destination clé pour le tourisme d’affaires international.
La France a connu un léger recul sur le marché des congrès internationaux en 2014. Avec 533 événements organisés l’an dernier, l’Hexagone arrive désormais en cinquième position au dernier classement de l’ICCA (International Congress and Convention Association), laissant la quatrième place au Royaume- Uni (543 événements). Malgré ces accessits, les deux pays restent à distance du trio de tête composé des États-Unis, de l’Allemagne et de l’Espagne, avec respectivement 831, 659 et 578 congrès. Cependant, pour ce qui est du classement par ville, Paris se distingue une nouvelle fois et s’est imposée pour la deuxième année consécutive comme capitale mondiale des congrès, toujours selon l’ICCA. Avec 214 manifestations d’envergure internationale – soit dix de plus par rapport à 2013, pour un total de 130 516 participants –, elle devance Vienne (202 événements) et Madrid(200 réunions).
Une étude de l’Office du tourisme et des congrès de Paris (OTCP) conforte ces résultats. Tous critères confondus, elle recense 978 congrès accueillis en 2014, soit une croissance de 1,2 %. Parallèlement, le nombre de participants progresse de 3,4 % avec 688 690 personnes réunies. Alors que plus d’un tiers des congrès internationaux sont liés au secteur médical, la part des congressistes étrangers enregistre une hausse de deux points. Avec toutes les dépenses directes et surtout indirectes – hébergement, restauration, loisirs, shopping… – générées par ces visiteurs, cette augmentation de leur fréquentation explique la croissance de +2,6 % des retombées économiques de l’activité congrès, estimée l’an passé à 1,1 milliard d’euros.
Côté accueil, les lieux à vocation scientifique comme les universités concentrent 35 % des événements, suivis des centres de congrès (23 %), des salles de réunions (17 %) et des hôtels (14 %). Parmi les acteurs principaux du secteur, Viparis, qui gère les dix principaux lieux de congrès, d’événements et de spectacles de Paris Ile-de-France, a accueilli l’an dernier 123 congrès d’une taille de 2 000 participants en moyenne.
Chaque année, les sites de Viparis reçoivent plus de 250 000 congressistes. Mais ce chiffre devrait être probablement bien supérieur dans un futur proche avec la modernisation du Parc des expositions de la porte de Versailles. Attendu en 2018, le futur centre de congrès pourra recevoir 25 000 personnes – contre 10 000 précédemment – et disposera de la plus grande salle plénière d’Europe avec 5 200 places ! Pour son ouverture, le lieu a déjà une réservation de choix avec l’accueil pendant cinq jours du congrès international de l’EASL (association européenne pour l’étude du foie), un des leaders mondiaux de son secteur. Cette manifestation, qui rassemblera 11 000 hépatologues et professionnels de la médecine, n’avait pas eu lieu à Paris depuis 13 ans.
Mais la transformation du Parc des expositions de la porte de Versailles ne s’arrête pas là. Les plus grands architectes français ont été appelés pour se pencher sur son futur. Jean Nouvel, Dominique Perrault, Christan de Portzamparc, Denis Valode et Jean Pistre : tous ces grands noms ont été chargés de donner une nouvelle impulsion aux différents pavillons du site. Le couronnement de ces travaux sera marqué par l’achèvement en 2019 de la tour Triangle, un projet confié au cabinet suisse Herzog & de Meuron et dont la construction, après bien des débats, a été définitivement adoptée par le conseil municipal parisien au début de l’été.
PARIS — Des infrastructures haut de gamme, un lieu de rencontre très accessible depuis partout dans le monde et, surtout, une culture très riche: la capitale française a joué sur tous ces atouts pour atteindre la place de première destination mondiale en matière de congrès. Pour conserver cette attractivité, Viparis rénove ses sites, notamment le parc des expositions de la porte de Versailles où l’inauguration de la tour Triangle est attendue en 2019.
En parallèle, d’autres sites de Viparis seront rénovés, l’Espace Grande Arche d’ici fin 2015, puis le Carrousel du Louvre en 2016-2017. Pour attirer les organisateurs de congrès, Viparis a non seulement entrepris la métamorphose de ses sites – désormais tous certifiés Iso 20121 (RSE) –, mais le groupe a également mis en place un ensemble d’outils de communication et de promotion. Ainsi, pour renforcer l’offre du Pack Accueil Salons & Congrès lancé il y a six ans en partenariat avec le Comité régional du tourisme Paris Ile-de-France, Viparis a signé une convention avec Aéroports de Paris. C’est désormais un dispositif complet qui attend les congressistes à leur arrivée : transferts gratuits en navettes, accueil VIP dans les gares et aéroports franciliens, signalétique personnalisée, pavoisement spécifique, service de groom et de conciergerie exclusif, édition d’un guide “Like a Parisian”. D’autre part, depuis septembre, tous les sites bénéficient d’un système de géolocalisation indoor. Déjà, grâce à l’application Smart Mobility, lorsque le visiteur est connecté au WiFi sur l’un des centres Viparis, les principales informations dont il a besoin lui sont automatiquement accessibles sur la home page de son navigateur, sans qu’il ait besoin de télécharger l’application. En quelques secondes, il a accès à divers services tels qu’une conciergerie, les plans du site, un système de chat géolocalisé en interaction avec les réseaux sociaux et professionnels ou encore le programme de la manifestation en cours.
De son côté, le groupe GL Events, qui gère 16 palais des congrès dans le monde dont 10 en France, tous certifiés ISO 14 001, a lui aussi mis en réseau l’ensemble de ses sites et de ses collaborateurs afin d’apporter aux organisateurs une solution globale pertinente. Un logiciel spécifique destiné aux équipes commerciales leur offre ainsi une réactivité hors pair. En effet, au travers neuf questions posées au client, il permet de déterminer une offre commerciale complète dans un temps record : deux heures au plus après l’appel d’offres, l’entreprise reçoit un devis personnalisé. “En parallèle, la création de l’Espace Affaires for Meeting People nous permet de proposer aux grandes sociétés une gamme de produits packagés comprenant accueil, services et restauration à des prix déterminés pour leurs réunions allant jusqu’à 200 personnes”, affirme Jean-Eudes Rabut, directeur général Gestion d’espaces de GL Events et président du directoire de Strasbourg Événements.
BORDEAUX — Avant même l’inauguration de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et la cité girondine, en 2017, Bordeaux se positionne comme une grande métropole de congrès autour de ses quatre sites : le parc des expositions, le palais des congrès, le centre de congrès Cité Mondiale et le Hangar 14.
Parmi ses récents développements, GL Events a accueilli dans son giron le palais de la musique et des congrès de Strasbourg en septembre 2014. Regroupé avec le parc des expositions de la métropole alsacienne, l’entité, désormais appelée Strasbourg Convention + Exhibition Centre, accueille chaque année près de 350 événements professionnels et grand public, soit plus 80 000 de visiteurs par an. Des travaux, débutés en 2013, permettront à terme de former un seul et même complexe événementiel multifonction de 90 000 m2, modulable et hyperconnecté.
Les centres de congrès étant de véritables atouts économiques, bon nombre de villes les améliorent afin d’être en adéquation avec le marché. “Les collectivités publiques investissent de manière importante, soit dans la rénovation de leurs équipements, soit dans la construction de nouveaux lieux, remarque Jean- Eudes Rabut. C’est le cas de villes comme Strasbourg, Metz, Poitiers, Valenciennes ou encore Nancy.”
MARSEILLE — L’élan offert par son statut de capitale de la culture européenne 2013 se poursuit à Marseille, la ville accueillant toujours plus d’événements. Ses principaux sites ont fait peau neuve, notamment le centre des congrès Marseille Chanot qui a ajouté à son offre 5 000 m2 de surface d’exposition.
Au bord de la Gironde, le CEB (Congrès & Expositions de Bordeaux) a une ambition plus élevée, celle tout d’abord de faire entrer la cité girondine dans le top 3 des villes organisatrices de congrès et d’événements en France, contre la cinquième place à l’heure actuelle ; celle ensuite d’atteindre d’ici 2020 la barre des 450 manifestations annuellement et de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le CEB, qui gère quatre sites – le parc des expositions Bordeaux 2, le palais des congrès, le Hangar 14 et le centre de congrès Cité Mondiale – comptabilisait 369 manifestations en 2014, pour un chiffre d’affaires estimé à 27,3 millions d’euros, soit une augmentation de +5 % par rapport à 2013.
Pour arriver à ses fins et accompagner sa croissance, le CEB a investi 74 millions d’euros dans deux chantiers : l’ouverture, en 2017, d’un nouveau hall d’une capacité de 3 500 participants, doté de 10 à 12 salles de sous-commissions et d’un espace d’exposition, mais aussi la rénovation du Hall 1. Ces projets sont appuyés par une politique commerciale plus agressive pour, d’une part, consolider les événements actuels, mais aussi pour accueillir de nouvelles manifestations telles celles récemment créées, à savoir ExpoHotel et Bordeaux Geek Festival, en attendant une manifestation numérique en partenariat avec Digital Aquitaine. Plusieurs éléments devraient booster ce développement avec l’arrivée du tramway aux portes du parc des expositions et du palais des congrès, la création du nouveau stade de Bordeaux, l’ouverture en 2016 de la Cité des civilisations du vin, en attendant la ligne ferroviaire à grande vitesse Paris-Bordeaux en 2017.
LYON — Congrès associatifs, scientifiques ou médicaux : la capitale des Gaules s’impose sur la scène internationale. Pour remporter les candidatures, la ville appuie son offre sur la Lyon Welcome Attitude, un service qui mobilise les acteurs locaux afin d’accueillir les congressistes de manière personnalisée.
Même vent nouveau du côté de Marseille où l’un des halls du palais des congrès Marseille Chanot a été rasé et transformé en 5 000 m2 de surface d’exposition. Désormais, le palais dispose aussi d’une salle plénière modulable de 1 600 à 3 200 fauteuils. Pour sa part, le World Trade Center Marseille Provence s’est équipé cette année en fibre optique et projette une extension pour 2016. Classée deuxième ville des congrès en France par l’ICCA, la cité phocéenne joue aussi la carte de la complémentarité et de la synergie avec sa voisine Aix-en-Provence. Selon l’ICCA, l’entité Marseille-Aix occupe désormais la 60e position mondiale, soit une avancée de 14 places par rapport à 2013 ! Le fait d’avoir été Capitale européenne de la culture en 2013 a accru la notoriété de Marseille, dynamisant du même coup tout le secteur. Car de nouveaux lieux événementiels et de réunion se sont ouverts, tandis que l’offre hôtelière s’est étoffée.
Le succès d’une destination se mesure aussi au nombre de dossiers remportés. En 2014, le bureau des congrès et des salons de Lyon a séduit 63 candidatures, dont 50 % ayant un rayonnement international. Plus récemment, la capitale des Gaules vient de gagner trois grands congrès face à des villes de renom comme Berlin, Athènes, Hanovre ou encore Ljubljana. Ainsi en avril 2018 se tiendra le World Wide Web Conference, le congrès mondial du web qui devrait regrouper près de 3 000 personnes, puis en août de la même année l’European Academy of Forensic Science Conference, le congrès européen de la police scientifique avec 1 000 participants prévus. En mai 2019 aura également lieu à Lyon l’European Congress of Endocrinology, soit 5 000 congressistes attendus.
TOULOUSE — Pour attirer les congrès et séminaires, la métropole de la région Midi-Pyrénées compte sur son secteur clé : l’aéronautique. La Cité de l’Espace, parc thématique consacré à l’aventure spatiale, dispose de cinq salles de séminaires et de trois amphithéâtres au pied de la fusée Ariane 5.
Ce dynamisme des villes françaises de congrès se ressent aussi à Toulouse, forte de sa Cité de l’Espace qui reçoit en moyenne 205 séminaires en journée par an. La majorité d’entre eux se concentre autour des secteurs scientifique, aéronautique- spatial et médical. L’an dernier, sur les 812 dossiers traités par le Convention Bureau, 248 étaient des congrès d’importance, représentant un total de plus de 400 000 personnes. Ce chiffre devrait s’accroître alors que l’entité toulousaine cherche encore à conquérir de nouveaux clients. De son côté, grâce à son bureau des congrès qui bénéficie du soutien de l’agglomération et fédère les acteurs locaux, Montpellier entend développer les événements d’importance. Le Corum-Palais des Congrès va ainsi accueillir en novembre le Forum EnerGaïa, soit plus de 3 000 professionnels venant d’une vingtaine de pays rassemblés autour du thème de la transition énergétique en Méditerranée.
TROYES — Les villes de taille moyenne misent de plus en plus sur les événements pour dynamiser leur économie. Comme Nancy, Nantes ou Tours, Troyes dispose de son centre de congrès, ouvert en 2014. Son petit plus : une acoustique idéale, le lieu hébergeant aussi l’orchestre philharmonique de l’Aube.
Non loin de là, à Nantes, c’est un univers de verre, de bois et d’acier signé Yves Lion, La Cité, qui accompagne le dynamisme économique et culturel de la ville. En plus d’accueillir la Folle Journée, grande fête populaire organisée autour de la musique classique, ce centre de congrès baigné par la lumière du jour cultive un positionnement très “vert” pour attirer des événements comme les États Généraux de la chaleur solaire ou la conférence Trans Atlantic Fisheries Technology (TAFT) sur les ressources aquatiques. En 2014, La Cité a d’ailleurs été reconnue par ses pairs avec le trophée spécial “Développement durable” remis par France Congrès et le prix UNIMEV de la créativité en développement durable et responsabilité sociétale des entreprises, attribué par l’Union française des métiers de l’événement. La Rochelle joue elle aussi la carte “verte” et a reçu l’an dernier, pour la troisième fois consécutive, le prix “Congrès et ville de l’année”, catégorie internationale attribuée par France Congrès. Chaque année, La Rochelle accueille environ 300 manifestations et une quarantaine de congrès majoritairement à caractère scientifique et technique comme, en 2014, le Symposium international de la chimie verte qui a réuni plus de 500 participants de 37 nationalités différentes.
LA ROCHELLE — En plein centre-ville, au pied du bassin des grands yachts, l’Espace Encan est abrité dans les murs historiques de l’ancienne halle à marée. La ville compte aussi un autre lieu pour des événements ouverts sur l’horizon avec le Forum des Pertuis, arrimé au port de plaisance des Minimes.
Autre parc, bien moins naturel celui-là, car tout entier créé des mains de l’homme, le Futuroscope profite de son aura innovante et ludique sur le marché loisirs pour attirer les organisateurs. Ainsi, en juin dernier, c’est au palais des congrès du Futuroscope que s’est tenu le 43e congrès CFE-CGC Métallurgie, regroupant 600 cadres du secteur. Le lieu est d’ailleurs équipé pour accueillir des événements avec trois amphithéâtres, dont un de 1 150 places modulables, un hall d’exposition de 1 600 m2 et un espace restauration panoramique jusqu’à 1 150 convives.
STRASBOURG — Strasbourg Convention + Exhibition Centre travaille à l’extension du palais des congrès et à la création d’un parc des expositions de nouvelle génération pour positionner la ville comme une des villes majeures pour l’accueil des congrès en Europe.
MONTPELLIER — Jeune et dynamique, la métropole languedocienne dispose de trois lieux d’envergure pour accueillir tous types d’événements : le Corum-Palais des congrès, le parc des expositions et la salle multifonctions Park & Suites Arena.
C’est en convoquant l’histoire, la grande, que certaines villes bâtissent leur réputation événementielle. C’est ainsi que Pau joue sur le côté Belle Époque de son Palais Beaumont. Blois, pour sa part, joue sur un triptyque royal. Bâtiments classés du XIXe siècle, la Halle aux grains héberge un hémicycle de 630 sièges et la Maison de la magie célèbre la mémoire d’un enfant de la ville, l’illusionniste Houdin, sur plus de 2 000 m2 de surface d’exposition. Mais surtout, le sublime château Renaissance de la ville peut accueillir dîners et cocktails de gala dans plusieurs salles voûtées de l’aile Gaston d’Orléans.
On le voit, les centres de congrès jouent un rôle de booster pour les économies régionales ; vecteurs essentiels d’innovations autant sur le plan technique que sur celui de la créativité architecturale. Pas assez encore, sans doute.
Une étude de l’Office du tourisme et des congrès de Paris (OTCP) conforte ces résultats. Tous critères confondus, elle recense 978 congrès accueillis en 2014, soit une croissance de 1,2 %. Parallèlement, le nombre de participants progresse de 3,4 % avec 688 690 personnes réunies. Alors que plus d’un tiers des congrès internationaux sont liés au secteur médical, la part des congressistes étrangers enregistre une hausse de deux points. Avec toutes les dépenses directes et surtout indirectes – hébergement, restauration, loisirs, shopping… – générées par ces visiteurs, cette augmentation de leur fréquentation explique la croissance de +2,6 % des retombées économiques de l’activité congrès, estimée l’an passé à 1,1 milliard d’euros.
Côté accueil, les lieux à vocation scientifique comme les universités concentrent 35 % des événements, suivis des centres de congrès (23 %), des salles de réunions (17 %) et des hôtels (14 %). Parmi les acteurs principaux du secteur, Viparis, qui gère les dix principaux lieux de congrès, d’événements et de spectacles de Paris Ile-de-France, a accueilli l’an dernier 123 congrès d’une taille de 2 000 participants en moyenne.
Chaque année, les sites de Viparis reçoivent plus de 250 000 congressistes. Mais ce chiffre devrait être probablement bien supérieur dans un futur proche avec la modernisation du Parc des expositions de la porte de Versailles. Attendu en 2018, le futur centre de congrès pourra recevoir 25 000 personnes – contre 10 000 précédemment – et disposera de la plus grande salle plénière d’Europe avec 5 200 places ! Pour son ouverture, le lieu a déjà une réservation de choix avec l’accueil pendant cinq jours du congrès international de l’EASL (association européenne pour l’étude du foie), un des leaders mondiaux de son secteur. Cette manifestation, qui rassemblera 11 000 hépatologues et professionnels de la médecine, n’avait pas eu lieu à Paris depuis 13 ans.
Mais la transformation du Parc des expositions de la porte de Versailles ne s’arrête pas là. Les plus grands architectes français ont été appelés pour se pencher sur son futur. Jean Nouvel, Dominique Perrault, Christan de Portzamparc, Denis Valode et Jean Pistre : tous ces grands noms ont été chargés de donner une nouvelle impulsion aux différents pavillons du site. Le couronnement de ces travaux sera marqué par l’achèvement en 2019 de la tour Triangle, un projet confié au cabinet suisse Herzog & de Meuron et dont la construction, après bien des débats, a été définitivement adoptée par le conseil municipal parisien au début de l’été.
PARIS — Des infrastructures haut de gamme, un lieu de rencontre très accessible depuis partout dans le monde et, surtout, une culture très riche: la capitale française a joué sur tous ces atouts pour atteindre la place de première destination mondiale en matière de congrès. Pour conserver cette attractivité, Viparis rénove ses sites, notamment le parc des expositions de la porte de Versailles où l’inauguration de la tour Triangle est attendue en 2019.En parallèle, d’autres sites de Viparis seront rénovés, l’Espace Grande Arche d’ici fin 2015, puis le Carrousel du Louvre en 2016-2017. Pour attirer les organisateurs de congrès, Viparis a non seulement entrepris la métamorphose de ses sites – désormais tous certifiés Iso 20121 (RSE) –, mais le groupe a également mis en place un ensemble d’outils de communication et de promotion. Ainsi, pour renforcer l’offre du Pack Accueil Salons & Congrès lancé il y a six ans en partenariat avec le Comité régional du tourisme Paris Ile-de-France, Viparis a signé une convention avec Aéroports de Paris. C’est désormais un dispositif complet qui attend les congressistes à leur arrivée : transferts gratuits en navettes, accueil VIP dans les gares et aéroports franciliens, signalétique personnalisée, pavoisement spécifique, service de groom et de conciergerie exclusif, édition d’un guide “Like a Parisian”. D’autre part, depuis septembre, tous les sites bénéficient d’un système de géolocalisation indoor. Déjà, grâce à l’application Smart Mobility, lorsque le visiteur est connecté au WiFi sur l’un des centres Viparis, les principales informations dont il a besoin lui sont automatiquement accessibles sur la home page de son navigateur, sans qu’il ait besoin de télécharger l’application. En quelques secondes, il a accès à divers services tels qu’une conciergerie, les plans du site, un système de chat géolocalisé en interaction avec les réseaux sociaux et professionnels ou encore le programme de la manifestation en cours.
De son côté, le groupe GL Events, qui gère 16 palais des congrès dans le monde dont 10 en France, tous certifiés ISO 14 001, a lui aussi mis en réseau l’ensemble de ses sites et de ses collaborateurs afin d’apporter aux organisateurs une solution globale pertinente. Un logiciel spécifique destiné aux équipes commerciales leur offre ainsi une réactivité hors pair. En effet, au travers neuf questions posées au client, il permet de déterminer une offre commerciale complète dans un temps record : deux heures au plus après l’appel d’offres, l’entreprise reçoit un devis personnalisé. “En parallèle, la création de l’Espace Affaires for Meeting People nous permet de proposer aux grandes sociétés une gamme de produits packagés comprenant accueil, services et restauration à des prix déterminés pour leurs réunions allant jusqu’à 200 personnes”, affirme Jean-Eudes Rabut, directeur général Gestion d’espaces de GL Events et président du directoire de Strasbourg Événements.
BORDEAUX — Avant même l’inauguration de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et la cité girondine, en 2017, Bordeaux se positionne comme une grande métropole de congrès autour de ses quatre sites : le parc des expositions, le palais des congrès, le centre de congrès Cité Mondiale et le Hangar 14.Parmi ses récents développements, GL Events a accueilli dans son giron le palais de la musique et des congrès de Strasbourg en septembre 2014. Regroupé avec le parc des expositions de la métropole alsacienne, l’entité, désormais appelée Strasbourg Convention + Exhibition Centre, accueille chaque année près de 350 événements professionnels et grand public, soit plus 80 000 de visiteurs par an. Des travaux, débutés en 2013, permettront à terme de former un seul et même complexe événementiel multifonction de 90 000 m2, modulable et hyperconnecté.
Les centres de congrès étant de véritables atouts économiques, bon nombre de villes les améliorent afin d’être en adéquation avec le marché. “Les collectivités publiques investissent de manière importante, soit dans la rénovation de leurs équipements, soit dans la construction de nouveaux lieux, remarque Jean- Eudes Rabut. C’est le cas de villes comme Strasbourg, Metz, Poitiers, Valenciennes ou encore Nancy.”
MARSEILLE — L’élan offert par son statut de capitale de la culture européenne 2013 se poursuit à Marseille, la ville accueillant toujours plus d’événements. Ses principaux sites ont fait peau neuve, notamment le centre des congrès Marseille Chanot qui a ajouté à son offre 5 000 m2 de surface d’exposition.Mobilisation générale
Ouvert depuis près d’un an, le centre de congrès Prouvé à Nancy a reçu 75 manifestations sur la seule période courant de septembre à décembre 2014. Et pour 2015, ce sont 145 événements qui sont attendus, dont 25 congrès nationaux et internationaux. Pour porter le projet, la communauté urbaine a créé Grand Nancy Congrès & Évènements, une société publique locale détenue à 82 % par le Grand Nancy et à 18 % par la ville. L’objectif fixé à cette entité est de placer le centre Prouvé dans le top 10 des centres de congrès en France tout en asseyant la réputation du Parc des expositions. Grâce à l’ouverture de la nouvelle structure, l’image de la destination a changé. Désormais, le Grand Est peut accueillir plus de 2 000 personnes assises dans un même espace. En jouant également sur la complémentarité entre les différents acteurs régionaux, le centre nancéien a orienté 67 clients qu’il ne pouvait recevoir vers Nancy Tourisme & Évènements.Au bord de la Gironde, le CEB (Congrès & Expositions de Bordeaux) a une ambition plus élevée, celle tout d’abord de faire entrer la cité girondine dans le top 3 des villes organisatrices de congrès et d’événements en France, contre la cinquième place à l’heure actuelle ; celle ensuite d’atteindre d’ici 2020 la barre des 450 manifestations annuellement et de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le CEB, qui gère quatre sites – le parc des expositions Bordeaux 2, le palais des congrès, le Hangar 14 et le centre de congrès Cité Mondiale – comptabilisait 369 manifestations en 2014, pour un chiffre d’affaires estimé à 27,3 millions d’euros, soit une augmentation de +5 % par rapport à 2013.
Pour arriver à ses fins et accompagner sa croissance, le CEB a investi 74 millions d’euros dans deux chantiers : l’ouverture, en 2017, d’un nouveau hall d’une capacité de 3 500 participants, doté de 10 à 12 salles de sous-commissions et d’un espace d’exposition, mais aussi la rénovation du Hall 1. Ces projets sont appuyés par une politique commerciale plus agressive pour, d’une part, consolider les événements actuels, mais aussi pour accueillir de nouvelles manifestations telles celles récemment créées, à savoir ExpoHotel et Bordeaux Geek Festival, en attendant une manifestation numérique en partenariat avec Digital Aquitaine. Plusieurs éléments devraient booster ce développement avec l’arrivée du tramway aux portes du parc des expositions et du palais des congrès, la création du nouveau stade de Bordeaux, l’ouverture en 2016 de la Cité des civilisations du vin, en attendant la ligne ferroviaire à grande vitesse Paris-Bordeaux en 2017.
LYON — Congrès associatifs, scientifiques ou médicaux : la capitale des Gaules s’impose sur la scène internationale. Pour remporter les candidatures, la ville appuie son offre sur la Lyon Welcome Attitude, un service qui mobilise les acteurs locaux afin d’accueillir les congressistes de manière personnalisée.Même vent nouveau du côté de Marseille où l’un des halls du palais des congrès Marseille Chanot a été rasé et transformé en 5 000 m2 de surface d’exposition. Désormais, le palais dispose aussi d’une salle plénière modulable de 1 600 à 3 200 fauteuils. Pour sa part, le World Trade Center Marseille Provence s’est équipé cette année en fibre optique et projette une extension pour 2016. Classée deuxième ville des congrès en France par l’ICCA, la cité phocéenne joue aussi la carte de la complémentarité et de la synergie avec sa voisine Aix-en-Provence. Selon l’ICCA, l’entité Marseille-Aix occupe désormais la 60e position mondiale, soit une avancée de 14 places par rapport à 2013 ! Le fait d’avoir été Capitale européenne de la culture en 2013 a accru la notoriété de Marseille, dynamisant du même coup tout le secteur. Car de nouveaux lieux événementiels et de réunion se sont ouverts, tandis que l’offre hôtelière s’est étoffée.
Le succès d’une destination se mesure aussi au nombre de dossiers remportés. En 2014, le bureau des congrès et des salons de Lyon a séduit 63 candidatures, dont 50 % ayant un rayonnement international. Plus récemment, la capitale des Gaules vient de gagner trois grands congrès face à des villes de renom comme Berlin, Athènes, Hanovre ou encore Ljubljana. Ainsi en avril 2018 se tiendra le World Wide Web Conference, le congrès mondial du web qui devrait regrouper près de 3 000 personnes, puis en août de la même année l’European Academy of Forensic Science Conference, le congrès européen de la police scientifique avec 1 000 participants prévus. En mai 2019 aura également lieu à Lyon l’European Congress of Endocrinology, soit 5 000 congressistes attendus.
TOULOUSE — Pour attirer les congrès et séminaires, la métropole de la région Midi-Pyrénées compte sur son secteur clé : l’aéronautique. La Cité de l’Espace, parc thématique consacré à l’aventure spatiale, dispose de cinq salles de séminaires et de trois amphithéâtres au pied de la fusée Ariane 5.Ce dynamisme des villes françaises de congrès se ressent aussi à Toulouse, forte de sa Cité de l’Espace qui reçoit en moyenne 205 séminaires en journée par an. La majorité d’entre eux se concentre autour des secteurs scientifique, aéronautique- spatial et médical. L’an dernier, sur les 812 dossiers traités par le Convention Bureau, 248 étaient des congrès d’importance, représentant un total de plus de 400 000 personnes. Ce chiffre devrait s’accroître alors que l’entité toulousaine cherche encore à conquérir de nouveaux clients. De son côté, grâce à son bureau des congrès qui bénéficie du soutien de l’agglomération et fédère les acteurs locaux, Montpellier entend développer les événements d’importance. Le Corum-Palais des Congrès va ainsi accueillir en novembre le Forum EnerGaïa, soit plus de 3 000 professionnels venant d’une vingtaine de pays rassemblés autour du thème de la transition énergétique en Méditerranée.
TROYES — Les villes de taille moyenne misent de plus en plus sur les événements pour dynamiser leur économie. Comme Nancy, Nantes ou Tours, Troyes dispose de son centre de congrès, ouvert en 2014. Son petit plus : une acoustique idéale, le lieu hébergeant aussi l’orchestre philharmonique de l’Aube.Régions ambitieuses
Mais l’accueil de ces événements n’est pas le monopole des grandes métropoles. Les villes de taille moyenne entendent elles aussi séduire les congressistes. À ce titre, nombre d’entre elles ont rénové leurs infrastructures, noué des partenariats avec les acteurs locaux ou encore ouvert un centre flambant neuf. C’est le cas de Troyes, dans l’Aube, avec un nouveau site situé en centre-ville. Extension de l’Hôtel du département tout en bois, verre et aluminium, l’espace dispose d’un auditorium de 800 places et sert de locomotive au département de l’Aube. Soutenant le tourisme d’affaires, il a reçu en 2014, année de son ouverture, 42 événements, soit environ 10 000 participants en provenance majoritairement de la région. Pour séduire les congressistes Denis Schwok, président de Tours Evènements, mise sur des équipements performants, mais aussi sur le lancement de nouveaux rendez-vous comme le Drimac, un salon sur les jeux vidéo en ligne. “Sur nos deux structures phares que sont le parc des expositions de Tours et le centre international de congrès Vinci, nous recevons plus de 300 manifestations, dont 160 congrès par an comprenant 24 manifestations créées par nos soins”, déclare Denis Schwok.Non loin de là, à Nantes, c’est un univers de verre, de bois et d’acier signé Yves Lion, La Cité, qui accompagne le dynamisme économique et culturel de la ville. En plus d’accueillir la Folle Journée, grande fête populaire organisée autour de la musique classique, ce centre de congrès baigné par la lumière du jour cultive un positionnement très “vert” pour attirer des événements comme les États Généraux de la chaleur solaire ou la conférence Trans Atlantic Fisheries Technology (TAFT) sur les ressources aquatiques. En 2014, La Cité a d’ailleurs été reconnue par ses pairs avec le trophée spécial “Développement durable” remis par France Congrès et le prix UNIMEV de la créativité en développement durable et responsabilité sociétale des entreprises, attribué par l’Union française des métiers de l’événement. La Rochelle joue elle aussi la carte “verte” et a reçu l’an dernier, pour la troisième fois consécutive, le prix “Congrès et ville de l’année”, catégorie internationale attribuée par France Congrès. Chaque année, La Rochelle accueille environ 300 manifestations et une quarantaine de congrès majoritairement à caractère scientifique et technique comme, en 2014, le Symposium international de la chimie verte qui a réuni plus de 500 participants de 37 nationalités différentes.
LA ROCHELLE — En plein centre-ville, au pied du bassin des grands yachts, l’Espace Encan est abrité dans les murs historiques de l’ancienne halle à marée. La ville compte aussi un autre lieu pour des événements ouverts sur l’horizon avec le Forum des Pertuis, arrimé au port de plaisance des Minimes.Le futur et l'histoire
Le cadre naturel est également l’un des arguments mis en avant par l’Auvergne, comme le confirme Arnaud Combes, directeur commercial d’Auvergne Events. “Nous sommes le seul lieu européen situé au coeur d’un parc comptant 90 volcans qui pourrait entrer au patrimoine mondial de l’Unesco. Organiser un congrès à Clermont-Ferrand, c’est non seulement bénéficier d’équipements et d’infrastructures performantes, mais aussi se réunir dans un cadre exceptionnel !” En 2014, dans les trois sites qu’il gère – le Polydôme, la Grande Halle d’Auvergne et le Zénith –, Auvergne Events a reçu 98 manifestations, dont 18 salons. En avril dernier, Rendez-vous en France, le grand rassemblement du tourisme, s’y est aussi tenu, regroupant plus de 1 000 exposants et 488 000 visiteurs.Autre parc, bien moins naturel celui-là, car tout entier créé des mains de l’homme, le Futuroscope profite de son aura innovante et ludique sur le marché loisirs pour attirer les organisateurs. Ainsi, en juin dernier, c’est au palais des congrès du Futuroscope que s’est tenu le 43e congrès CFE-CGC Métallurgie, regroupant 600 cadres du secteur. Le lieu est d’ailleurs équipé pour accueillir des événements avec trois amphithéâtres, dont un de 1 150 places modulables, un hall d’exposition de 1 600 m2 et un espace restauration panoramique jusqu’à 1 150 convives.
STRASBOURG — Strasbourg Convention + Exhibition Centre travaille à l’extension du palais des congrès et à la création d’un parc des expositions de nouvelle génération pour positionner la ville comme une des villes majeures pour l’accueil des congrès en Europe.MONTPELLIER — Jeune et dynamique, la métropole languedocienne dispose de trois lieux d’envergure pour accueillir tous types d’événements : le Corum-Palais des congrès, le parc des expositions et la salle multifonctions Park & Suites Arena.C’est en convoquant l’histoire, la grande, que certaines villes bâtissent leur réputation événementielle. C’est ainsi que Pau joue sur le côté Belle Époque de son Palais Beaumont. Blois, pour sa part, joue sur un triptyque royal. Bâtiments classés du XIXe siècle, la Halle aux grains héberge un hémicycle de 630 sièges et la Maison de la magie célèbre la mémoire d’un enfant de la ville, l’illusionniste Houdin, sur plus de 2 000 m2 de surface d’exposition. Mais surtout, le sublime château Renaissance de la ville peut accueillir dîners et cocktails de gala dans plusieurs salles voûtées de l’aile Gaston d’Orléans.
On le voit, les centres de congrès jouent un rôle de booster pour les économies régionales ; vecteurs essentiels d’innovations autant sur le plan technique que sur celui de la créativité architecturale. Pas assez encore, sans doute.
Reportage : Marie Gilles
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