Braquage au parc des expo

Les enquêteurs de la police judiciaire ont été chargés de cette affaire./Photo DDM Michel Viala

Les victimes du braquage, vendredi soir, du salon des Antiquaires, ont été contraintes de rester plusieurs minutes ventre à terre. Elles décrivent une scène aussi rapide que violente.

«Couchez-vous à terre ! Ne bougez pas !» Pierre était vendredi soir, à 18 h 20, avec son épouse, dans les allées du salon des Antiquaires au Parc des expositions de Toulouse lorsque des braqueurs ont fait irruption dans les locaux (notre édition d'hier).

Il s'avoue traumatisé de cette violente agression. «J'étais dans l'axe de l'entrée et je les ai vus arriver. Ils étaient tous les quatre alignés, cagoulés et armés de mitraillettes et de pistolets, se souvient-il encore sous le coup de l'émotion. Tout de suite, ils sont partis sur la droite. Ils hurlaient si fort que ça a amplifié la terreur. On a entendu des bruits énormes, on a cru qu'ils tiraient. Ça s'arrêtait une fraction de seconde puis ça reprenait.»

Alors que les exposants et visiteurs du salon sont tous couchés à terre, les braqueurs, qui ont filé directement sur les stands de bijoux de valeurs, s'attaquent aux vitrines blindées à coups de masses. «C'était très violent. Une jeune fille couchée à plat ventre tout près m'a dit qu'elle avait entendu tout éclater autour d'elle. Un homme à plat ventre a réussi à appeler police secours. On avait très peur. On aurait pu mourir cinquante fois. Ils hurlaient, ils étaient très excités.»

Trois millions d'euros

L'attaque n'a pas duré très longtemps. «Peut-être 5 à 6 minutes. Mais ça nous a semblé une éternité. Et puis il y avait ce bruit. Ça paraît très long.»

La détermination des quatre braqueurs, leur lourd armement et leur violence a choqué les victimes. «On se serait cru au far west, ça fait peur ! Et puis on a l'impression qu'ils l'ont fait avec facilité et en toute impunité. Comment quatre hommes armés peuvent-ils entrer comme ça dans un salon ?»

Les agresseurs ont fait main basse sur des bijoux de grande valeur. Le montant du préjudice n'a pas été officiellement communiqué. Il pourrait cependant s'élever à près de 3 millions d'euros.

Les hommes du service régional de la police judiciaire ont été chargés de l'enquête. Vendredi soir, ils étaient sur les lieux du braquage afin de recueillir les témoignages et d'opérer des prélèvements. Une voiture a été retrouvée incendiée dans le quartier de Bellefontaine. Elle aurait permis la fuite des malfaiteurs. Selon le parquet, hier, personne n'avait encore été interpellé.