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lundi 9 mai 2011

Le Salon de Montrouge, terre de découvertes

Le 56e Salon de Montrouge a été inauguré mercredi 4 mai. C'est une curiosité dans le monde de l'art : si les Salons sont légion, et si au XIXe siècle ils étaient le seul moyen pour un artiste de se faire connaître, ils ont depuis l'implantation du système des galeries perdu beaucoup de leur aura 
Salon de Montrouge. La Fabrique, 51, avenue Jean-Jaurès, Montrouge (Hauts-de-Seine). Tél. : 01-46-12-75-70. M° Porte-d'Orléans. Jusqu'au 1er juin, de 12 heures à 20 heures. Entrée libre. Sur le Web : Salondemontrouge.fr..

Pas celui-là. Au contraire, c'est même ici que les marcands viennent repérer d'éventuels futurs poulains. Encore que le lieu admette aussi les vieux chevaux : il n'y a pas de limite d'âge. Ce qui permet d'y découvrir par exemple les travaux de John Salter, né en 1935 : des tableaux étonnants, mêlant des références à l'histoire de l'art et à l'histoire tout court, une peinture politique, ironique, cocasse parfois (dans le sens où la pratiquait un Clovis Trouille), poétique souvent, fraîche toujours.
La fraîcheur, c'est aussi ce qui caractérise Montrouge, où, malgré Salter, la moyenne d'âge des exposants est de 30 ans. Ils sont quatre-vingt-deux cette année, auxquels il convient d'ajouter cinq artistes femmes, choisies par le critique et écrivain Jean-Yves Jouannais, invité d'honneur du Salon, où il poursuit sa politique d'échanges : il se sépare des livres de sa considérable bibliothèque d'art, contre des ouvrages traitant de la guerre (il est particulièrement à la recherche de livres de et sur de Gaulle). Enfin, huit étudiants de l'Ecole nationale supérieure de photographie d'Arles ont été invités également à présenter leurs travaux.
Quelles sont les recettes de ce succès ? Elles tiennent, croyons-nous, au processus de sélection des artistes. Contrairement aux usages qui en matière d'exposition favorisent souvent le copinage, elle est totalement ouverte et tout un chacun peut présenter son dossier. Mille l'ont fait en 2009, mille cinq cents en 2010, mille huit cents cette année. Cela rappelle la méthode utilisée par le musée PS1 de New York, pour ses expositions quinquennales intitulées "Greater New York", qui donnent la même sensation de découverte.
Un jury de dix-sept critiques ou commissaires d'exposition, jeunes pour la plupart, examine les dossiers, pour n'en retenir que quatre-vingt-deux, soit un sur vingt-deux. Un choix féroce, mais qui d'une part peut être un gage de qualité, et d'autre part permet aux artistes acceptés de mieux montrer leur travail.
Avant d'être repris en main en 2009 par l'ancien galeriste Stéphane Corréard, le Salon accueillait deux fois plus d'artistes, mais avec une seule oeuvre chacun. Là, ils disposent d'un espace suffisant - 20 m2, mis en scène par la designer Matali Crasset, rien de moins ! - pour exposer plusieurs facettes de leur talent. Un catalogue les reproduit sur quatre pages chacun, avec un texte rédigé par un des critiques du comité de sélection.
Enfin, un autre jury, présidé cette année par le collectionneur Antoine de Galbert, fondateur de La Maison rouge à Paris, a pour tâche de désigner trois lauréats, qui bénéficieront ensuite d'une exposition au Palais de Tokyo, à Paris. Cette année, ce sont Clément Cogitore (né en 1983), Rosa Maria Unda Souki (née en 1977) et Ken Sortais (né en 1983).
Des artistes choyés, pratique qui devrait d'ailleurs être la norme, mais qui tient ici à la volonté de Stéphane Corréard et à la très forte implication du maire (Nouveau Centre) de Montrouge, Jean-Loup Metton. C'est ainsi qu'a été décidé le principe de gratuité du Salon, tant pour les exposants que pour les visiteurs, et qu'une subvention de 20 000 euros versée cette année par le ministère de la culture n'est pas allée rejoindre les caisses de la manifestation, mais est partie directement dans les poches des artistes, pour, selon le voeu du maire, "les aider dans la production de leurs oeuvres..."

Salon de Montrouge. La Fabrique, 51, avenue Jean-Jaurès, Montrouge (Hauts-de-Seine). Tél. : 01-46-12-75-70. M° Porte-d'Orléans. Jusqu'au 1er juin, de 12 heures à 20 heures. Entrée libre. Sur le Web : Salondemontrouge.fr.

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