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mercredi 11 novembre 2015

Le salon du livre de Paris

Après avoir dégainé un logo qui laisse pantois, l’ex-Salon du livre de Paris, devenu Livre Paris, par un caprice artistique de la nature, commence à recruter pour sa prochaine édition. Laquelle doit se tenir du 17 au 20 mars prochain. Il reste donc encore quelques mois pour trouver un directeur à Livre Paris. 

Salon du livre de Paris 2014
Le Salon du Livre de Paris, rangement (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)


La fiche de poste, communiquée directement par Reed Expo, coorganisateur de la manifestation avec le Syndicat national de l’édition, est claire : le poste est rattaché à celui de la direction de la Division Art & Culture, autrement dit Laurence Paul Keller, nommée en mars dernier, et ancienne de chez Hermès. 


Nous recherchons un Directeur pour le Salon « Livre Paris ». Vous serez en charge du développement, de l’organisation et du bon déroulement du salon dans le respect des objectifs fixés notamment en termes de résultats, de délais, mais également en termes qualitatifs.
Le Salon du livre est un événement grand public avec près de 200 000 visiteurs, 50 pays représentés, 1200 éditeurs, plus de 4000 auteurs, plus de 30 000 professionnels, qui a lieu chaque année à la Porte de Versailles. (voir ici)

En découvrant l'annonce, les professionnels ne s’y sont pas trompés. Depuis juin dernier, l’ancien directeur du Salon, et commissaire général, Bertrand Morisset, a été remplacé. Laurence Paul Keller a pris le poste de Commissaire général, dans un contexte assez étouffant : Reed Expo et le SNE sont entrés en discussion pour négocier l’avenir de la manifestation. En effet, le contrat liant les deux parties s’achève après l’édition 2016, et il est fort possible qu’un nouveau prestataire se manifeste.

Dans un entretien accordé à ActuaLitté, Juergen Boos, directeur de la Foire de Francfort, affirmait que la société Ausstellungs — und Messe GmbH des Börsenvereins des Deutschen Buchhandels e. V., organisatrice de l’événement allemand était tout à fait disposée à écouter les besoins français. « Nous sommes toujours prêts à promouvoir l’édition, dans le monde entier, ce qui recouvre des Foires et des Salons du Livre. Il s’agit de l’un des objectifs fixés par notre propriétaire, l’association des éditeurs et des libraires allemands. »

Mais fin octobre, aucune demande officielle n’avait encore été formulée. Il faudra donc attendre, certainement... la fin de la manifestation. 

Déplacer le Salon ? Replacer le Salon ? 

L’alternative allemande a de quoi séduire, certainement, mais avec de sérieuses limites. Tout d’abord structurelles, si l’on tient compte de ce que le Salon se déroule Porte de Versailles, espace qui est loué par VIParis. Or, ce dernier est concurrent direct de Reed, mais a passé des accords permettant d’obtenir une saine concurrence – et des tarifs avantageux. Pas certain que Francfort puisse obtenir les mêmes : où alors placer la manifestation littéraire ? « Au Parc des expositions de Villepinte, comme ça pas besoin du tout de compter sur la présence du public », plaisante un professionnel. Trop loin en effet...

Une tour Eiffel et un livre ouvert se sont glissés par inadvertance dans ce nom, sauras-tu les retrouver ?


Petit Palais et Grand Palais posent deux problèmes : d’abord, leurs propriétaires, respectivement la Ville de Paris et l’État, ont du mal à s’entendre. Les faire travailler de concert serait douloureux, pas impossible, mais extrêmement coûteux : l’un comme l’autre rentabilisent les lieux avec des expositions et salons, qui coûtent cher. Second point, le Grand Palais entre en travaux : on risque de manquer d’espace – même si les visiteurs de la Porte de Versailles ont ce sentiment chaque année. C’est simplement que le nombre de mètres carrés réservés est réduit...

Quant à envisager que le salon parisien soit développé par la société allemande, là encore, tout reste à prouver. Le domaine qui serait susceptible de faire la différence maintenant est celui de la vente de droits. Or, en la matière, Francfort et Londres sont deux manifestations de très grande envergure, bien installée et identifiée. Envisage-t-on que la société allemande soit disposée à créer un concurrent à sa propre Foire ? Commercialement, ce serait l’écartèlement. 

Mais là se pose le point crucial : le Salon est rémunérateur. En 2012, et après deux années de déficit, la manifestation rapportait 777.000 € de bénéfice, et l’on envisageait 900.000 € pour 2013. Des revenus que se partageaient Reed et le SNE — et qui servent en grande partie à financer l’activité du Syndicat. Imaginerait-on alors que le SNE doive quitter ses bureaux de Saint-Germain, parce que les comptes du Salon diminuent ?

Pendant ce temps, les éditeurs s’impatientent, attendent la programmation, qui tarde à venir, et l’on sait que plusieurs grandes enseignes ont choisi de ne pas prendre part à Livre Paris. Après l’absence des maisons littéraires du groupe Hachette Livre l’an passé, d’autres ont d’ores et déjà signifié à Reed qu’elles ne participeraient pas. Décidément, les fins de contrats, c’est toujours compliqué...

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